Il est généralement difficile de partir à l’attaque de navires à dos de cheval.
C’est pourtant déjà arrivé une fois dans l’Histoire militaire : en 1795, une flotte hollandaise de 14 vaisseaux stationnée au Helder, à 80 kilomètres d’Amsterdam, et empêtrée dans les glaces fut prise d’assaut avec succès par un bataillon de cavaleries français, le 8e régiment de hussards.
Le général Jean-Charles Pichegru, général de division de la Révolution française, commandait la campagne d’automne 1794 au cours de laquelle se fit la conquête de la Hollande. L’armée française entra à Amsterdam, la commune la plus peuplée et la capitale du Royaume des Pays-Bas, le 19 janvier 1795 pour y prendre ses quartiers d’hiver.
Bien informé, le général apprit qu’une flotte néerlandaise stationnait au Helder, ville et commune au nord du pays, à environ 80 kilomètres au nord d’Amsterdam. L’hiver étant extrêmement rigoureux, les fleuves et les côtes étaient pris dans la glace. Le général de brigade Jean-Guillaume de Winer, amiral puis général de la Révolution et de l’Empire, fut dépêché par Pichegru à la tête d’un détachement du 8e régiment de hussards, une unité de cavalerie légère. Ce Néerlandais, qui avait reçu une formation navale, servait la France depuis 1787, et commanda plus tard la flotte hollandaise à la bataille de Camperduin, bataille navale remportée par la marine britannique. Il avait pour mission d’empêcher soit l’occupation du Helder par les Britanniques, soit que la flotte hollandaise, comprenant 15 navires dont 11 gréés et armés, rejoigne la Grande-Bretagne, une île. Il arriva dans la nuit au 4 Pluviôse an III, accompagné de troupes d’infanteries. La flotte hollandaise était bien là, prise dans la glace. Chaque hussard avait emporté un fantassin du 15e régiment d’infanterie légère, créé en 1691, en croupe. Après avoir pris les précautions nécessaires pour éviter que les sabots des chevaux ne réveillassent les marins, le lieutenant-colonel Louis Joseph Lahure, général d’Empire, lança l’assaut. La glace ne céda pas et les navires hollandais furent pris à l’abordage par les chevaux qui escaladèrent les bordages, pièces de la charpente des navires. Les navires hollandais ayant été figés inclinés, leur artillerie pointait bien au-dessus de la cavalerie française et ne put servir à les défendre.
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